NOMENCLATURE



La terminologie des polyèdres est un sujet quelque peu fastidieux, pour les experts comme pour les débutants. Il y a pourtant une certaine logique dans la dénomination des solides, mais il y a tellement de combinaisons possibles, que cela en devient peu pratique et peu généralisable. Pourtant, ces noms peuvent nous apprendre bien des choses sur ces mystérieux polyèdres : en effet, ils décrivent succinctement certaines des propriétés naturelles de ces polyèdres ainsi que certaines de leurs relations.

Formation des noms des polyèdres simples :

Beaucoup de noms de polyèdres sont construits à partir de préfixes grecs indiquant le nombre de côtés du polyèdre, et de la racine " -èdre ", qui signifie " face " (littéralement, "siège").
Par exemple, dodeca- veut dire douze (littéralement 2+10), donc un dodécaèdre est un polyèdre à douze faces.
De même, icosi- veut dire 20, et un icosaèdre est un polyèdre à 20 faces. On peut remarquer ici que la racine change : le i est remplacé devant èdre par un a, partout ailleurs, on trouvera la racine icosi- avec un i.
Si on respecte cette règle, on peut aussi appeler un cube par son nom " savant ", à savoir hexaèdre. (hexa=6)
Conta- est un groupe de dix, et donc un hexacontaèdre est un polyèdre à 60 faces.
 
 

Voici la liste des préfixes les plus utilisés : 
mono = 1 
di =2 
tri = 3 
tétra = 4 
penta = 5 
hexa = 6 
hepta = 7 
octa = 8 
ennea = 9 
deca = 10 
hen-deca =11
do-deca = 12 
tris kai deca = 13 
tétra kai deca = 14 
 etc... 
icosa = 20 
icosi kai hena = 21 
 etc... 
tria conta = 30 
tetra conta =40 
 etc... 
hecta =100 

 

Compléments, pour les polyèdres un peu plus sophistiqué :

On peut compléter le nom obtenu pour décrire la forme des face et ainsi lever l’ambiguïté entre deux polyèdres ayant le même nombre de faces. Par exemple, le dodécaèdre rhombique a douze face rhombiques (en losange). Un icositétraèdre pentagonal a 24 (20+4) faces pentagonales (chaque face est un polygone à 5 côtés) " Deltoïde " ou "trapézoïdal" est habituellement employé pour les faces quadrilatérales en forme de cerf-volant ;  ces faces ont deux paires de côtés adjacents d’égales longueurs. Ainsi, l’icositétraèdre deltoïde a 24 faces trapézoïdales.

Le terme kis est relatif au processus d’addition de pyramides sur chaque face du polyèdre de départ. Chaque pyramide est constituée de n faces triangulaire, selon la nature des faces du polyèdre de départ. Un préfixe correspondant au n précède souvent le –kis. Par exemple, le tétrakis cube (ou cube à toits) est un dérivé du cube.

Des modificateurs numériques tels que pentagonal ou hexagonal peuvent indiquer non seulement la forme des faces individuelles, mais aussi la base polygonale de certaine séries infinies de polyèdres spéciaux à partir desquelles ils peuvent être constuits. Ces séries infinies sont par exemple les prismes et antiprimes, les dipyramides et deltoïdes, …

Le terme tronqué (ou adoucis) signifie que l’on a coupé les coins.

Le terme snub indique un procédé chiral qui remplace chaque arrête par un une paire de triangles. Les snub du cube et de l'octaèdre sont identiques, aussi on les appelle snub cuboctaèdre. De même, on appelle snub icosidodécaèdre les snub du dodécaèdre et de l’icosaèdre car ils sont identiques.

Le terme étoilé fait référence au processus d’extension des faces du polyèdre. Il y a souvent plusieurs manières de le faire, donnant lieu à des polyèdres différents mais pas toujours bien différenciés les uns des autres par la nomenclature. Il existe par exemple 59 étoilés de l’icosaèdre.

Le terme composé indique un ensemble d’interpénétrations de polyèdres, identiques ou apparentés, arrangés de façon à avoir globalement des symétries polyèdrales.
 


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Dernière mise à jour le 27 Mai 2000